L’encyclopédiste endormi 639
L’encyclopédiste endormi
est allé se coucher, il rêve :
Le décurion dédoré
courre le long des feuilles,
municipales discuteuses :
- Ah, oui qu’elles ont dit,
faudrait sans débarasser!
Qu’est-ce-c’est que ce cuscute!
Même pas un angle droit dans le trieur
et ça veut se prolonger la vie!
Mais des feuilles opposées
en train de décuver
dédaignent le choix :
- Aie! ai! aie! mettre l’encuvé
hors de danger n’est pas démériter. Faire fi.
Les petites gens, les petits profits
ne sont pas à négliger,
car on ne dédaigne pas un bon petit repas.
A ces injures, le décurion déchu
souriaient faiblement :
- Voilà qu’on me garde mangé
qu’on m’assassine déficient.
Ce ne sont pas là des accidents respectables
et je ne peux nourrir mon trépas d’aussi pâles bontés.
Arrivé au détour, sentant son pied glissé,
il toise les profiteurs, de l’autre les railleurs,
orgeuilleux de son peu, il feint de se foutre dedans.
Incertain encore du dédale à suivre, le décurion
orgeuilleux, toise la complication.
Tout bas:
- Inextriquons le chat pelote d’un fil embrouillé.
Je ressemble à un chevreau qui court le cul au four.
F.B
[1982]